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Photo du rédacteurAlexandre Schmitt

Parcours arboricole

Dernière mise à jour : 18 févr. 2023

Des colibris qui ne seront plus jamais les mêmes

Ma sustentation qui me fait ressentir leur origine


Qui volent à l’endroit

Qui volent à l’envers


Moi je ne sais pas

Canopée au ciel

Et canopée sur terre


Entre ces miroirs mon image irréfléchie

Qui évolue comme pierre dépolie


Les arbres aussi se font

Hybrides eux aussi

Moi non plus enracinée nulle part

L’artificiel non plus ne me sublime pas


Joins à tout et en tout

Maillon enfoui

Qui s’aime toujours


Mon évolution à moi aussi féline qu’inartificielle

Retomber sur ses pattes même à l’envers


Mort en la vie et vie en la mort

Ultime cul de sac


À l’odeur de sulfure

Qui ne nous a jamais fait intrinsèquement


Simple pont avec

Ou foulée vers un ailleurs

Qui n’existe pas

Pas un pas

Pas une foulée

Avant que le pont n’existe


Ni entre haut ni entre bas

Miroir moi-même qui ni l’un ni l’autre ne reflète

Qui sans eux n’existe pas

Son érosion jusqu’à miroir de lui-même

Plus rien


Organe proprement sublimé en lui-même

Muté en ce qu’il ne peut plus avoir conscience


Comme si mort

Et pouvait alors vraiment

En connaissance

Et en conséquence

Réciproquement s’aimer

Sans tout détruire bien sûr


Maillons disparates inéternellement liés

Et à ce monde

J’erre l’un à l’autre

Sans plus savoir l’autre


Au cœur de mes constructions insanes

Qui me font

Moi aussi

Titane germé de sulfure


Faste de mon labyrinthe

Comme coquille d’escargot

Et arcanes de mon cerveau


Fil nerveux

Dès l’origine


Tissé pour m’y perdre

Et me réenraciner en tout inconscient

Créé en chemin

À chaque bout de cul de sac


Kaléidoscope alors

De tous ces miroirs

Qui réfléchis en l’un l’autre

Se perdent en moi-même

M’y perdent


Cette forêt abolie la lumière

Absorbée par son propre rayonnement

Ruisselant depuis la nuit des temps


À travers même

Tout ce qui avant de vivre

Étaient nous

L’est encore


N’est plus à nos sens

Tout en étant davantage

Que ce que nous étions

Ou sommes encore


Chair gorgée d’artifice

Ou artifice dégorgeant de chair


Nature si nature est encore

Sait-elle encore ce qu’elle a été

N’a-t-elle jamais su quelque chose en moi


Colibris volettent

Ventre en l’air

Et dos en bas

Ou dos en l’air

Et ventre en bas


Mais pas comme poisson mort

En l’eau ni ailleurs

Et sont peut-être tous les mêmes


Quelques soient leur sens

Sentiments

Matière

Élément

Mouvements

Pensées

Inconscientes ou pas


D’un passage à l’autre

Virage ou cul de sac

Bien négocié


Mais un de ces miroirs en chausse trappe

Qui se réfléchirait alors comme en celui aux alouettes

Et ce pourquoi moi aussi je vole


Sans savoir quel est mon vrai sens

Ni si ma signification y réside


Haut bas gauche droite

Autre sens

Direction

Orientation

Cul de sac

Franchit

Dépassé

Pourrait m’y perdre


Et moi-même devenir un de ces colibris

Qui ne seront jamais plus les mêmes.




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Valérie Dubach
Valérie Dubach
Feb 17, 2023

« Son érosion jusqu’à miroir de lui-même


Plus rien »


« Nature si nature est encore


Sait-elle encore ce qu’elle a été


N’a-t-elle jamais su quelque chose en moi »


Ca me parle. bien ces vers-là

Ca me parle même beaucoup


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