Des colibris qui ne seront plus jamais les mêmes
Ma sustentation qui me fait ressentir leur origine
Qui volent à l’endroit
Qui volent à l’envers
Moi je ne sais pas
Canopée au ciel
Et canopée sur terre
Entre ces miroirs mon image irréfléchie
Qui évolue comme pierre dépolie
Les arbres aussi se font
Hybrides eux aussi
Moi non plus enracinée nulle part
L’artificiel non plus ne me sublime pas
Joins à tout et en tout
Maillon enfoui
Qui s’aime toujours
Mon évolution à moi aussi féline qu’inartificielle
Retomber sur ses pattes même à l’envers
Mort en la vie et vie en la mort
Ultime cul de sac
À l’odeur de sulfure
Qui ne nous a jamais fait intrinsèquement
Simple pont avec
Ou foulée vers un ailleurs
Qui n’existe pas
Pas un pas
Pas une foulée
Avant que le pont n’existe
Ni entre haut ni entre bas
Miroir moi-même qui ni l’un ni l’autre ne reflète
Qui sans eux n’existe pas
Son érosion jusqu’à miroir de lui-même
Plus rien
Organe proprement sublimé en lui-même
Muté en ce qu’il ne peut plus avoir conscience
Comme si mort
Et pouvait alors vraiment
En connaissance
Et en conséquence
Réciproquement s’aimer
Sans tout détruire bien sûr
Maillons disparates inéternellement liés
Et à ce monde
J’erre l’un à l’autre
Sans plus savoir l’autre
Au cœur de mes constructions insanes
Qui me font
Moi aussi
Titane germé de sulfure
Faste de mon labyrinthe
Comme coquille d’escargot
Et arcanes de mon cerveau
Fil nerveux
Dès l’origine
Tissé pour m’y perdre
Et me réenraciner en tout inconscient
Créé en chemin
À chaque bout de cul de sac
Kaléidoscope alors
De tous ces miroirs
Qui réfléchis en l’un l’autre
Se perdent en moi-même
M’y perdent
Cette forêt abolie la lumière
Absorbée par son propre rayonnement
Ruisselant depuis la nuit des temps
À travers même
Tout ce qui avant de vivre
Étaient nous
L’est encore
N’est plus à nos sens
Tout en étant davantage
Que ce que nous étions
Ou sommes encore
Chair gorgée d’artifice
Ou artifice dégorgeant de chair
Nature si nature est encore
Sait-elle encore ce qu’elle a été
N’a-t-elle jamais su quelque chose en moi
Colibris volettent
Ventre en l’air
Et dos en bas
Ou dos en l’air
Et ventre en bas
Mais pas comme poisson mort
En l’eau ni ailleurs
Et sont peut-être tous les mêmes
Quelques soient leur sens
Sentiments
Matière
Élément
Mouvements
Pensées
Inconscientes ou pas
D’un passage à l’autre
Virage ou cul de sac
Bien négocié
Mais un de ces miroirs en chausse trappe
Qui se réfléchirait alors comme en celui aux alouettes
Et ce pourquoi moi aussi je vole
Sans savoir quel est mon vrai sens
Ni si ma signification y réside
Haut bas gauche droite
Autre sens
Direction
Orientation
Cul de sac
Franchit
Dépassé
Pourrait m’y perdre
Et moi-même devenir un de ces colibris
Qui ne seront jamais plus les mêmes.
« Son érosion jusqu’à miroir de lui-même
Plus rien »
« Nature si nature est encore
Sait-elle encore ce qu’elle a été
N’a-t-elle jamais su quelque chose en moi »
Ca me parle. bien ces vers-là
Ca me parle même beaucoup